Oct 06
Forum sur les questions relatives aux minorités
Forum sur les questions relatives aux minorités
Sous l’égide des Nations Unies de Droits de l’Homme a eu lieu le Forum sur les questions relatives aux minorités à Genève le 15 et 16 Décembre 2008. Parmi les plus de 200 participants les Macedoarmans ont été représentés pas le président du conseil des Macedoarmans Yiani Mantsu, le vice-président Steryiu Samara et le sesrétaire général Nicolas Caracota. Retrouvez ici le discours de Nicolas Caracota
Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs,
Merci de m’avoir donné la parole. Je vous parle au nom du Conseil des Armans (Macedonarmans), qui représente un peuple des plus anciens, toujours vivant dans les Balkans, en Albanie, Gréce, Fyrom, Bulgarie, Roumanie, Serbie.
Ce peuple qui parle sa langue, l’arman (macedonarman) est bilingue depuis toujours, à côté des Grecs à l’époque d’Alexandre le Grand, à côté des Romans à l’époque de l’Empire Romain et Byzantin, à côté des Turcs à l’époque de l’Empire Ottoman, à côté de tous les peuples qui sont devenus des nations à partir de 19 siècle. Par ce type de bilinguisme nous avons préservé nos valeurs et en même temps nous avons montré le respect et l’amour pour ceux à côté desquels nous vivons.
Cela veut dire que nous sommes depuis toujours un peuple européen, peut être le premier comme devrait l’être tout peuple dans une vrai Europe unie. Aujourd’hui quand l’Europe se rend compte de sa diversité et de son importance que cela l’a dans son enrichissement, nous sommes en péril de disparaître, parce que les peuples à côté desquels nous vivons ont peur de reconnaître notre identité et notre culture. Ils ont peur de ne pas paraître plus petits face à d’autres peuples dont la grandeur n’est pas mise en cause.
Par conséquent nous n’avons aucun droit et nous n’existons pas en Roumanie, en Grèce, en Albanie et dans les autres Etats où nous vivons.
Néanmoins nous pensons qu’il n’y a pas des grands et des petits peuples.
Nous devons avoir pourtant le même statut : peuple européen qui devrait être au moins bilingue.
Tout d’abord je vous rassure que nous sommes porteurs des valeurs universelles que nous voulons transmettre à nos descendants, au moins dans deux langues comme nous l’avons fait par le passé, tout simplement parce que nous considérons que le mot « européen » va de soi avec le mot « bilinguisme ». C’est pour cette raison que nous tenons à rester au moins bilingues comme tout Européen devrait l’être.
Voila pourquoi je dis à tous ceux à côté desquels nous vivons : « N’ayez pas peur, reconnaissez nous et aidez nous à préserver notre langue et notre culture, car ce sont une source incontestable de richesse et de bonheur pour tous les peuples, le nôtre comme le vôtre. Nous sommes le meilleur liant de tous les peuples des Balkans, où la paix et l’amour doit nous rassembler tous ».
Nous espérons que la Recommandation que vous préparé concernant le droit de tous les peuples à l’éducation dans sa propre langue maternelle ainsi que la Recommandation 1333/1997 du Conseil de l’Europe, qui nous a reconnu une fois de plus et qui demande aux Etats où nous vivons de nous aider à préserver notre langue et notre identité, aideront les Armans (Macedonarmans) rester en vie avec leur langue et leur culture comme ils ont vécu depuis toujours.
Je vous remercie beaucoup pour m’avoir écouté.
15-16 Décembre 2008 – Geneva